L'ONU recommande d'éloigner les enfants de " la violence de la tauromachie "
Montreux (pts018/05.02.2014/15:10) Elle le fait par l'entremise du Comité des droits de l'Enfant, l'organe international suprême dans ce domaine, suite à un rapport présenté par la Fondation Franz Weber dans le cadre de sa campagne Enfance sans violence.
La recommandation s'adresse au Portugal, le seul pays à pratiquer la corrida parmi ceux devant rendre compte cette année de la mise en oeuvre de la Convention relative aux droits de l'enfant. Selon Vera Weber, vice-présidente de la Fondation, " ce principe s'applique dès aujourd'hui à tous les Etats parties, et, parce que la Convention a pour objectif d'offrir les mêmes droits à tous, il concerne tous les enfants "
À travers le Comité des droits de l'Enfant, l'un des 9 organes de traité sur les droits de l'homme l'Organisation des Nations Unies (ONU) s'est expressément prononcée contre la participation et la présence d'enfants à des manifestations de tauromachie.
La Fondation Franz Weber, présentant en mars 2013 un plaidoyer devant les membres du Comité, attirait leur attention sur l'existence au Portugal d'événements et d'écoles de tauromachie impliquant des enfants. Ce constat constitue une violation des obligations découlant de la Convention internationale relative aux droits de l'enfant, traité contraignant qui demeure à ce jour la Convention des droits de l'homme la plus ratifiée dans le monde.
La Convention garantit le droit pour tous les enfants âgés de moins de 18 ans (garçons et filles) à un niveau de vie favorable à leur développement physique, psychologique, moral et social ainsi que l'obligation pour les Etats parties d'adopter les mesures assurant cette protection de l'enfant. En ce qui concerne la corrida, cette exigence n'est pas respectée, ainsi que l'ont relevé plusieurs membres du Comité, dont sa vice-présidente, Sara Oviedo.
Lors de la session des 22 et 23 janvier à Genève, elle a déclaré que " la participation d'enfants et d'adolescents (garçons et filles) à des activités liées à la tauromachie constituait une violation grave des articles de la Convention relative aux droits de l'enfant. " Hiranthi Wijemanne, membre du comité originaire du Sri Lanka, a fait part à son tour de ses préoccupations devant ce problème, faisant valoir que " depuis leur plus jeune âge, les enfants sont exposés à une forme d'activité violente " qui en outre " présente des risques pour leur intégrité physique ". Jorge Cardona, membre espagnol du Comité, a insisté sur le fait que, malgré l'appréciation de l'organisme portugais chargé de la protection de l'enfance (qui estimait déjà en 2009 que cette activité comportait des risques), les mineurs étaient aujourd'hui toujours autorisés à participer à des spectacles de corrida, et ce en violation des obligations de la convention.
Aujourd'hui 5 février, le Comité a rendu publique sa position sur la participation et la présence d'enfants à des spectacles de tauromachie "Le Comité, en vue de l'interdiction finale de la participation des enfants à la tauromachie, recommande à l'État partie de prendre des mesures législatives et administratives afin de protéger tous les enfants impliqués dans la formation et les spectacles de tauromachie, ainsi qu'en leur qualité de spectateurs." Et, entre autres recommandations "Le Comité exhorte l'État partie à mettre en place des mesures de sensibilisation en rapport à la violence physique et mentale liée à la tauromachie et son impact sur les enfants.
Sergio Caetano, représentant de la Fondation Franz Weber au Portugal, s'exprime en ces termes : " Lors de leçons ou d'événement de tauromachie auxquels ils participent, les enfants doivent blesser violemment les taureaux à l'aide d'objets piquants et tranchants ; ils doivent aussi s'accrocher sans aucune protection à l'animal pour le maîtriser et sont régulièrement victimes d'accidents. D'autre part, les enfants qui assistent à de telles manifestations sont témoins d'images d'une grande violence. Nous estimons que le Portugal doit désormais empêcher l'enseignement de la corrida à des mineurs et leur présence aux spectacles de corrida ".
Pour Me Anna Mulà, avocate espagnole de la Fondation Franz Weber, " le principe de l'intérêt supérieur de l'enfant, au coeur de la Convention, doit prévaloir sur l'idée de diversité culturelle ou sur tout autre intérêt légitime avec lequel il pourrait entrer en conflit ".
Leonardo Anselmi, directeur de la Fondation pour l'Espagne et l'Amérique latine, considère que " l'ONU nous livre un argument supplémentaire contre la corrida et ces spectacles violents qui nuisent non seulement aux animaux mais aussi à la société tout entière, dont font partie les enfants et les adolescents ".
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